10.19.2010

Retour sur le concert d’Aloe Blacc le 11 octobre 2010 au Cabaret Aléatoire



Aloe est grand. On peut dire aussi : Aloha, Aloe, je m’incline. L’artiste a su nous conquérir.

D’abord, ce concert, c’est une salle, un lieu : la Friche de la Belle de Mai. Ou comment dédier une ancienne manufacture de tabac à la culture contemporaine et aux cultures urbaines. Quand je suis arrivée là-dedans, je me suis de suite sentie chez moi. Et Aloe Blacc aussi probablement, car il jouait à guichet fermé. En terrain conquis.

TY a bien chauffé la salle en première partie, mais la désorganisation à l’entrée ne nous a pas vraiment permis de voir l’ensemble de son show. Nous étions à l’heure à l’ouverture des portes mais nous sommes entrés pour les derniers morceaux de l’artiste. Le bar également manquait de logique et d’efficacité, et notre envie de bière nous a bloqués pas mal de temps dans une foule compacte autour du comptoir. Ceci étant dit, tournons la page des points négatifs.

La prestation d’Aloe Blacc a été à la hauteur de mes espérances. Le type a de la classe. Je craignais un peu de voir un nouvel avatar de James Brown, puisque c’est ce que disent de lui des journalistes, mais il n’en est rien. Aloe Blacc est Aloe Blacc, un chanteur soul venu du hip-hop, bien dans son temps. Il n’essaie pas de faire du show à la manière de ses ancêtres, il amène de la fraîcheur. Au menu, il nous a servi quelques extraits de son dernier album Good Things, sa reprise de Billie Jean blues et langoureuse, sa reprise de Femme Fatale aussi. Nous espérions entendre Miss Fortune, mais ce n’était pas au programme. Son tube I need a dollar est arrivé à point nommé, ni trop tôt, ni trop tard. Et là je dois dire que j’en ai pris plein les oreilles. Cette voix ! Ce flow ! Il a terminé le morceau en version reggae, ce qui, je trouve, a rafraîchi ce titre que l’on entend beaucoup, presque jusqu’à l’overdose. Voilà, c’était du Aloe Blacc : il a emmené I need a dollar là où on ne l’attendait pas.

Dans le public, ça dansait sévère, les filles criaient, les mecs bougeaient la tête. A ma gauche, une blonde n’a pas pu s’empêcher de hurler ce qu’elle doit hurler d’habitude dans des moments plus intimes : « comme c’est bon, putain comme c’est bon. C’est trop bon ». Avec l’intonation.

Aloe Blacc a également chanté un ou deux morceaux de son précèdent album Shine Through. Mais je dois avouer que ce que j’ai le plus aimé dans ce concert, ce sont les hommages que le chanteur a glissé subtilement à la musique afro-américaine. Plusieurs fois les musiciens ont joué la boucle de Love and Happiness d’Al Green, puis le chanteur a entonné California Dreamin’, presque de façon subliminale, c’était balancé comme ça au milieu d’un morceau. Là où j’ai vraiment été touchée, c’est lorsqu’il est s’est mis à chanter Passin’ me by de Pharcyde. Je ne m’y attendais tellement pas, entendre ça ici ce soir-là c’était comme s’il s’adressait directement à ma mémoire musicale. C’était peut-être sa façon à lui de nous rappelait que c’est un MC avant tout. D’ailleurs nous avons su ce que le hip-hop représentait pour lui, lorsqu’il a fait répéter à la salle « I love, Hip- Hop… I Love, Hip-Hop… ».

J’ai beaucoup aimé ce concert, car il était vivant et surprenant, loin du calibrage pratiqué aujourd’hui. Tout ce que j’attends d’un artiste en live.

Silva / Millionaire Girlz

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